Robots dans les transports en commun : la fin d’un tabou | 25/03/2055

La compagnie des Trains Omnibus Européens (T.O.E.) sera donc la première à rompre un tabou tacite : Ne pas parler ou ne pas évoquer la gêne que provoque la présence des robots dans la ville et dans les transports. En effet, depuis plus de 10 ans, le nombre de robots personnels a explosé, tandis que la tolérance du public à l’égard de ces objets mobiles et connectés du quotidien a fortement baissé.Désormais, un voyageur qui emprunte le réseau ferré des T.O.E. avec son robot domestique devra s’acquitter d’un titre de transport comme pour une personne physique, faisant, de fait, du robot une personne morale. Profitant de la brèche ouverte par les T.O.E., les autres entreprises de transport annoncent la création d’une simple taxe pour tout robot présent dans leur réseau, au titre de «bagage encombrant». Le pas franchit par les T.O.E. leur semble peut-être trop grand… à moins qu’ils aient flairé un coup marketing en annonçant une réponse atténuée à l’annonce de la modification tarifaire des T.O.E.

La TOE, entreprise qui, à l’échelle européenne, s’est spécialisée dans les transports de proximité trans-régionaux et trans-frontaliers, répond ainsi à la grogne croissante de ses usagers. “Aux heures de pointe, nombre de nos clients se plaignent de ne plus pouvoir trouver de places assises ou non. Les robots qui accompagnent leurs propriétaires sont à l’évidence une gène qui dégrade la qualité de nos services” explique un porte-parole des T.O.E.

Aux heures de pointe, nombre de nos clients se plaignent de ne plus pouvoir trouver de places assises ou non. Les robots qui accompagnent leurs propriétaires sont à l’évidence une gène qui dégrade la qualité de nos services

Il n’y a pas que les clients des T.O.E. qui se plaignent de la présence des robots dans les lieux publics. Les serveurs en restaurants, bars et brasseries essayent d’attirer l’attention des pouvoirs publics comme celle du patronat, par la voix de leurs diverses représentations professionnelles. D’ailleurs, certains restaurateurs, appelant à un sursaut civique — a-t-on vraiment besoin de son robot 24 heures sur 24 ? — n’hésitent plus à annoncer qu’ils vont finir par refuser l’entrée de leurs salles aux clients qui persistent à se présenter avec leur robots. Ces restaurateur appellent le législateur à s’emparer de la question de « l’encombrement robotique » qu’ils estiment être une entrave le bon exercice de leur métier.

Cette grogne pourrait être interprétée comme une des nombreuses manifestations d’hostilité à l’égard des robots humanoïdes dans les rues de nos villes. Mais, il ne faut pas s’y tromper : c’est surtout la mise en évidence de la banalisation de l’utilisation du robot domestique anthropomorphe. Les promoteurs du robot humanoïde pourraient se  réjouir de cette banalisation. Cependant, l’intégration des robots dans le quotidien est loin d’être acquise : mis à part les T.O.E. qui, implicitement, font du robot une personne morale, le vocabulaire utilisé par la plus part des acteurs économiques qui voient leur activités impactées par la présence des robots reste péjoratif : les robots sont demeurent des objets, des bagages encombrants, gênant, des entraves…

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